lundi 8 juin 2009

L'anglais au Québec: pas important?

La candidature de Louise Harel pour la mairie de Montréal est plongée dans la controverse. Elle ne sait pas parler anglais et veut se présenter à la mairie d'une ville où les francophones sont devenus minoritaires. Notre chère Pauline, Gilles Duceppe et les syndicats se portent à sa défense et affirment haut et fort qu'il n'est pas nécessaire de parler anglais dans une province unilingue francophone, la seule en Amérique du Nord et que cela n'enlève en rien à ses compétences. Il compare même la ville de Montréal à Ottawa où le maire parle uniquement anglais dans une ville où il y a 15 % de francophones.

Est-ce qu'on peut comparer des pommes avec des pommes? Et vous venez de le dire: on est la seule province en Amérique du Nord à parler français. Sept millions sur plus de 350 millions de personnes. Ne vous m'éprenez pas, j'adore parler français et me considère choyée de parler cette langue. Mais est-ce que ça implique pour autant que nous devons être fermé sur le monde sous prétexte qu'on a peur de perdre notre langue française? Est-ce que Montréal se porte si bien qu'elle n'a pas besoin d'être ouverte sur le monde et de prendre exemple sur les autres grandes villes qui sont devenues des leaders?

L'anglais n'est pas assez valorisé dans notre société. Nous ne pouvons choisir la langue d'éducation de nos enfants à l'école, c'est illégal. Je paye les gros frais pour faire instruire ma fille en anglais. J'envoie ma fille dans une école anglaise non subventionnée (6000$ par année). Je ne peux lui offrir davantage que la prématernelle et la maternelle anglaise (qui sont heureusement entièrement déductibles d'impôt à titre de frais de garde contrairement au primaire) étant donné qu'il y a deux petits mousses qui suivent en arrière et dont je veux donner la même éducation qu'à la première. Je me retrouve donc devant un pseudo-dilemme. Ayant tant investit pour qu'elle devienne bilingue, où pourrais-je bien l'envoyer pour qu'elle ne perde pas l'anglais déjà acquis? À l'école Vision? pas les moyens. À l'école primaire anglophone? Nous ne sommes que de pauvres parents francophones et c'est donc illégal. À l'école primaire francophone? Ouuuiiii, et c'est sûr qu'elle va garder son anglais avec 30 minutes de cours par semaine où on réussit à leur montrer les couleurs en anglais à la fin de l'année. La solution la plus acceptable que j'ai trouvé? L'école primaire privée subventionnée où je devrai continuer à débourser quand même des frais, cependant plus raisonnables et où elle va pouvoir recevoir 3-4 fois plus d'anglais qu'au public. En plus, quand je dis où va ma fille, on me répond: "Ben voyons, elle est juste en mateerrrnellllle! 6000$ par année? C'est fou! Ah! c'est vrai, j'oubliais. Pourquoi voir grand pour nos enfants et faire en sorte qu'ils soient les meilleurs quand on vit dans une province où la compétition est taboue et qu'on est né pour un petit pain...

2 commentaires:

  1. Parler anglais est un signe d'ouverture.

    Dans l'idéal, le mieux pour une ville comme Montréal (ou Ottawa) est d'être bilingue. (Vecteur de communication)

    Dans la pratique, le meilleur candidat l'est indépendamment de la langue. (Pour ses idées et la capacité à les mettre en oeuvre.)

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  2. Voilà si Louise Harel ne maîtrise que le français, c'est bien correct, ce serait bien pire qu'on mette un anglophone ne sachant communiquer en français, honte à Montréal serait-ce non !? Et au sujet de l'enseignement en anglais, c'est vrai qu'on nous apprend pas beaucoup au primaire, à peine je savais conjuguer le verbe 'être' et 'avoir' à la fin de la sixième année, mais est-ce qu'un enfant de 12 ans a vraiment besoin d'être bilingue? Mhmmh pas sûr moi, je privilégerais l'anglais au secondaire ( 3-4 heures par semaine),et, tant qu'à y être, l'espagnol aussi. L'espagnol a une place importante dans le monde et on l'oublie malheureusement ici, alors qu'en Europe, les étudiants apprennent 3 langues. L'anglais, c'est bien beau, mais perso, j'ai vécu bien des situations en Europe et dans le Sud, ou j'ai du faire usage de mon espagnol... un peu désuet, mais bon.

    Votre prochain article devrait s'intituler:
    À quand l'enseignement d'une troisième langue?
    Plus beau à entendre ;)

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